Sophim produit depuis plus de 25 ans des ingrédients naturels à destination de l’industrie cosmétique issus majoritairement de l’olive. L’upcycling a donc toujours été dans l’ADN de cette entreprise familiale basée près de Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Pouvez-vous nous présenter votre société en quelques mots ?
ALEXIS MARGNAT : Sophim est une société familiale créée en 1996 spécia- lisée dans la fabrication d’ingrédients naturels à destination de l’industrie cosmétique. Nos émollients, nos agents de texture nos aents fixateurs ainsi que nos huiles végétales cosmétiques bio sont distribués dans une cinquantaine de pays et nous avons réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros. Nous employons 65 collaborateurs sur notre site historique de Peyruis dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans notre usine d’ Almería que nous avons repris en 2014.
Vous avez toujours utilisé des matières premières naturelles…
A.M. : Nous fabriquons en effet le Phytosqualan à partir de résidus issus du rafinage d’huile d’olive. Ce squalane naturel, qui génère aujourd’hui encore la moitié de nos ventes, est un ingrédient que l’on trouve dans de nombreuses crèmes en raison de ses propriétés hydratantes. Il est aussi souvent présent dans des rouges à lèvres et des fonds de teint car il s’étale très bien. Cette molécule, qui est utilisée depuis une cinquantaine d’années, est redevenue très populaire à partir des années quatre-vingt-dix car les groupes cosmétiques sont de plus en plus à la recherche d’ingrédients naturels.
Comment trouvez-vous les matières premières dont vous avez besoin ?
A.M. : Nous travaillons avec les rafi- neurs d’huile d’olive qui sont des parte- naires fiables et historiques de ophim. La moitié de la production mondiale est concentrée en Espagne. C’est pour cette raison que nous avons décidé de reprendre une usine d’extraction à Almería en Andalousie. Il n’était pas logique, d’un point de vue économique et environnemental, d’acheminer chaque année à Peyruis plusieurs milliers de tonnes de coproduits issus du rafinae de l’huile d’olive quand on sait que ces acides gras contiennent seulement entre 5 et 10 % de squalène. Notre site espagnol a pour but de concentrer le squalène récupéré de ces résidus, qui est ensuite envoyé en France où se termine sa purification et sa transformation en squalane. Nous valorisons également 95 % de nos coproduits. Nous sommes vraiment dans l’économie circulaire.
Vous vous inscrivez parfaitement dans les tendances du moment…
A.M. : L’upcycling devient très tendance. Nous le constatons chaque jour car les demandes de nos clients sont en forte hausse. L’upcycling, pour qui, il n’existe hélas pas encore de certification est un argument qui fait mouche auprès des fabricants de cosmétiques. Si le premier confinement l’an dernier a eu des consé- quences sur notre activité, nous remar- quons depuis quelques mois une reprise extrêmement rapide tout particulièrement en France où nous réalisons 20 % de notre chiffre d’affaires, mais aussi dans le reste de l’Europe. L’Asie, qui représente 40 % de nos ventes, est la zone qui connaît la plus forte croissance depuis plusieurs années. La demande est notamment très forte au Japon, en Chine et en Corée. Le cœur de notre mission est d’accompagner les entreprises cosmétiques vers plus de naturalité, autant les grands fabricants historiques que les nouvelles entreprises émergentes. Les marques indies ont à cœur de proposer des produits natu- rels et respectueux de l’environnement pour répondre à la demande croissante des consommateurs, ces marques font donc déjà et feront de plus en plus partie de notre portefeuille de clients.
