Florence Dancoisne, directrice générale Europe de Knoll Packaging, entreprise fondée en 1984
et spécialisée dans la fabrication de packaging haut de gamme, nous explique comment sa société développe sa politique RSE.
Quels sont vos points forts ?
FLORENCE DANCOISNE : Le fer de lance de notre société a toujours été l’innovation et la créativité. Nous possédons sur trois continents des bureaux de design intégrés qui aident les marques à créer des packa- gings de A à Z. Des coffrets simples aux plus complexes comme des calendriers de l’ Avent, nous les accompagnons pour imaginer toutes sortes d’emballages.
Quelle est votre démarche en matière de RSE ?
F.D. : Notre parcours RSE a commencé il y a deux ans lorsque nous avons adhéré au Pacte Mondial des Nations unies en faveur de la protection des peuples et de notre planète. Cette initiative nous a permis de former nos collaborateurs à la RSE et de nous engager dans l’amélio- ration de notre supply chain. À ce titre nous avons été identifiés comme étant l’une des entreprises les plus engagées et la seule PME au monde nommée « participant LEAD » pour la deuxième année consécutive. Nous avons mis en œuvre de nombreuses actions dans les domaines de l’environnement, le travail et les droits de l’homme, l’éthique et les achats durables. Des efforts qui nous ont permis d’obtenir le label « gold » de la plateforme Ecovadis, avec un classement parmi les 4 % des entreprises les plus performantes de notre catégorie.
Quel impact a votre démarche RSE dans le fonctionnement de votre entreprise ?
F.D. : L’industrie cosmétique réalise aujourd’hui qu’elle doit cesser certaines de ses pratiques et notre devoir, en tant que fabricant, est d’être un moteur de propositions pour les aider à modifier leurs emballages afin de réduire leurs impacts. Notre première mission a été d’analyser nos produits afin d’identifier des voies d’amélioration. Un des composants problématiques est le plastique qui sert à caler les produits dans nos coffrets. Nous pouvons aujourd’hui le remplacer par du Knoll Ecoform®, un matériau végétal à base de bambou et de résidus fibreux de canne à sucre ; biodégradable et recyclable, il peut être moulé, découpé à façon et mis à la teinte. Il a de plus l’immense avantage d’être issu de coproduits de plantes annuelles, et ne contribue donc pas à la déforestation ni à la concurrence avec les produits alimentaires. Nous encourageons fortement nos clients à privilégier cette alternative, ou d’utiliser des plate- formes en carton tout aussi recyclables que Knoll Ecoform®.
Nous cherchons également à éliminer les composants issus de la pétrochimie utilisés dans les parachèvements, ces finitions pelliculaires appliquées sur les emballages. Il existe des alternatives en acétate de cellulose plus écologiques sur le marché.
Enfin, pour limiter notre impact sur la déforestation, nous nous approvisionnons à 100% de papiers et cartons certifiés FSC et avons pour objectif la traçabilité de nos fournisseurs au rang 2 d’ici 2022. Nous travaillons également à l’écoconception de nos produits afin que tous nos designs soient réutilisables, recyclables ou compostables d’ici 2021. Nous collaborons avec les ONG et fédérations professionnelles pour mieux comprendre nos impacts avec lucidité, et avons commencé notre trajectoire vers la neutralité carbone, grâce à des actions sur la consommation énergétique, la logistique, et la plantation d’arbres en Amérique du Sud
Quelles sont les nouvelles tendances qui se développent dans votre secteur ?
F.D. : Les marques (mais aussi les fabri- cants) ont tout intérêt à faire preuve de plus de transparence et prouver tout ce qu’elles affirment. Il ne sera plus possible de survendre des matériaux et de ne pas tester leur réelle recyclabilité et leur impact sur l’environnement. Les embal- lages seront également moins nombreux et plus légers, mais ils seront toujours plus innovants et créatifs. Accompagner les marques sur tous ces chantiers est passionnant et excitant.
