Le made in France va se développer dans les années qui viennent

Kevin Lahanque est le gérant de PR Service Graphique. Cette société indépendante basée près de Chartres en Eure-et-Loir fabrique en Chine des emballages de luxe et des accessoires haut de gamme pour de nombreuses marques de cosmétique et de parfum. Kevin Lahanque explique à Cosmétiquemag comment son entreprise fondée en 1989 s’apprête à ouvrir sa première unité de production en France et en quoi le papier reste, plus que jamais, une solution pérenne pour améliorer sa RSE.

 

Quels sont les enjeux aujourd’hui du made in France pour une entreprise comme la vôtre qui fabriquait jusqu’à maintenant l’intégralité de ses produits en Chine ?

KEVIN LAHANQUE: Il existe une réelle dichotomie entre les attentes du marché et la réalité des choses. Les marques doivent prendre conscience que le made in France reste, aujourd’hui encore, bien plus coûteux que le made in China. Le made in France doit poursuivre ses efforts pour être davantage compétitif. Il faut également bien garder à l’esprit que l’Union européenne s’est fixé comme objectif d’instaurer dans tous ses pays membres un salaire minimum équivalent au SMIC français. Certains de nos clients commencent toutefois à nous demander de produire leurs emballages sur le sol national. Nous sommes bien évidemment ravis de répondre à leurs exigences. C’est pour cela que nous sommes en train de mettre en place un petit site de production près de notre siège social. Nous pouvons, sans aucun problème, transférer dans l’Hexagone les trente-trois ans d’expérience et de savoir-faire que nous avons accumulé en Chine. Nous sommes persuadés que le made in France va se développer dans les années qui viennent. L’avenir est là. À terme, nous comptons donc posséder une véritable usine en France. Nous pourrons la construire nous-mêmes ou procéder par croissance externe. Toutes les options restent ouvertes.

Vous n’allez pas arrêter de produire en Chine pour autant ?

K.L.: Bien sûr que non. Il serait illogique et néfaste en matière de RSE de produire en France des packagings destinés à l’Asie. Sur 1 000 pièces commandées par nos clients, 60 % à 70 % sont destinées aux marchés chinois et asiatiques et le reste est envoyé en Europe ou aux États-Unis. Notre usine française livrera l’Europe, le Moyen-Orient et les États-Unis, par exemple. Nos sites en Chine fabriqueront, eux, des pièces pour l’Asie.

Les packagings en papier sont-ils de plus en plus demandés par les marques de cosmétique et de parfum ?

K.L.: Le papier et le carton sont de plus en plus prescrits par nos clients car ces matériaux naturels et biodégradables respectent parfaitement les objectifs imposés par la RSE. Nos emballages ne contiennent aucun plastique ni de produits dérivés du pétrole en dehors, parfois, de calage en mousse et nous utilisons de plus en plus d’encres végétales. Ces arguments séduisent les marques de luxe.

De plus en plus de marques cherchent à réduire le volume et le poids de leurs emballages. Ce phénomène a-t-il un impact négatif sur votre activité ?

K.L.: Le premier pays à avoir imposé une loi sur le packaging excessif est… la Chine. Ce texte définit un ratio à ne pas dépasser entre le volume du produit et celui de son contenant. Une telle législation n’est, en aucun cas, néfaste à notre activité. Elle nous encourage juste à trouver des solutions innovantes et originales pour nos clients. C’est un challenge, pas une contrainte.

 

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