Dans l’ombre des marques, Carestia donne vie à ses créations parfumées sur les touches à sentir, étuis échantillons et cartes parfumées qu’il produit sur la Côte d’Azur. Depuis le sourcing de la matière première jusqu’au parachèvement, il propose une prestation full service.
C’est à l’abri des regards que Carestia travaille ses cartes parfumées et ses touches à sentir, aussi appelées mouillettes, qu’elle peut aussi livrer vierges de toute fragrance. L’entreprise française a été fondée en 1883. Elle est implantée depuis ses débuts dans le bassin grassois. Elle vient de mettre au point une nouvelle technique de parfumage sur son site de Mouans-Sartoux (06) inauguré en janvier 2016. Mise en avant lors de la dernière édition du salon PCD début 2019, elle consiste en une émulsion parfumée et se pose comme une alternative sans alcool à la technique d’imprégnation. La fragrance est emprisonnée entre deux cartes, ce qui permet une restitution plus fidèle, notamment des notes de tête, et plus durable dans le temps. Plus adaptée aux jus puissants qu’aux eaux légères, elle présente plusieurs avantages, « la technique est moins chère à produire et elle permet de réduire de 20 % la consommation en par- fum », explique Marie-Hélène Marcelli, directrice générale de Carestia, qui travaille par ailleurs sur un autre procédé. «Nous réalisons actuellement des tests sur de la micro-encapsulation sans formaldéhyde pour fournir des cartes de type scratch and sniff », annonce-t-elle. L’autre technique, l’imprégnation, est la méthode historique. Elle consiste à imbiber un support d’une solution parfumée alcoolique. Cette dernière est fabriquée sur place, à partir du concentré que la maison de composition a fourni, par le laboratoire en charge de la compatibilité composé notamment d’un évaluateur sensoriel et d’un parfumeur externe qui vient valider les fragrances après le mélange.
Le créateur des cartes parfumées
Sur la forme, Carestia n’est pas en reste pour soigner l’allure de ses touches à sentir. « C’est en étudiant le bord dentelé des timbres que j’ai eu l’idée de nouvelles formes de cartes parfumées », se rappelle Marie-Hélène Marcelli. La dirigeante finit par trouver le fournisseur des machines qui fabriquent les timbres postaux et investit dans l’ou- til industriel capable d’une telle précision dans la découpe. Le résultat : une carte parfumée Dior à l’image de Miss Dior Chérie qui présente de très fines découpes circulaires, ce qui dévoile, sous la pression du doigt, une fleur en relief. C’est dans les années 1980 que Carestia a eu l’idée de créer cet objet promotionnel aujourd’hui incontournable dans l’univers du parfum. Le fournisseur (C.A. 2018 : 17 M€) dans le giron du groupe américain Arcade Beauty depuis 2013 en a produit plus de 517 millions, à destination des distributeurs et des marques, mais aussi des maisons de composition. Pour l’impression, le fournisseur dispose de trois presses qui servent donc à marquer les touches à sentir, mais aussi les cartes et étuis échantillon, l’autre métier de Carestia. Cette activité, qui représente 180 millions d’unités produites en 2018, est complétée par des services, plus minoritaires, d’édition et de produits parfumés (céramiques, stickers…).
Jessica Huynh, à Mouans-Sartoux
