Jean-Yves Berthon est le PDG du groupe Greentech, pionnier en biotechnologie éthique. Les ingrédients actifs pour la cosmétique, la santé, la nutraceutique, l’agronomie et l’environnement de cette société auvergnate fondée en 1992 sont issus des mondes végétaux, marins et microbiens.
par l’acquisition de la moitié du capital
Quel impact la crise de la Covid-19 a-t-elle eu sur vos activités ?
JEAN-YVES BERTHON : Cette pandémie nous a impactés comme tout le monde. En interne, nous avons dû nous réorga- niser, être flexible et réactif, des valeurs portées par nos équipes. Une chance. Certaines personnes, fragiles, ont été en télétravail et une majorité a préféré se rendre dans l’entreprise. Pour limiter le risque de propagation du virus, gel hydroalcoolique et masques ont été mis à la disposition des équipes. Aucune visite n’a eu lieu durant deux mois. Cette crise a fait appel à la responsabilité de chacun : il s’agissait de respecter les règles du confinement au sein de l’entreprise comme à l’extérieur. La proximité et la réactivité vis-à-vis de nos partenaires et de nos clients, nationaux et internationaux, sont des valeurs chères à Greentech. Afin de préserver cette dynamique, nous avons rapide- ment organisé des vidéoconférences et des webinars. L’export est un marché important de Greentech, représentant 60% du chiffre d’affaires. Concernant nos approvisionnements et nos expéditions, nous avons eu quelques tensions dans le secteur des emballages. Ces différentes mesures nous ont permis de surmonter la crise, même s’il nous faut encore rester prudent. Celle-ci a impacté fortement certains clients et nous en verrons peut-être les conséquences d’ici à la fin de l’année. Quant à une deuxième vague épidémique, celle- ci aurait un énorme impact.
Certaines de vos activités ont-elles profité de la période actuelle ?
J.Y.B. : Une des sociétés du groupe, Biovitis, est spécialisée dans le trai- tement des effluents. Ses cocktails microbiens spécifiques (améliorant les performances technico-économiques des stations d’épuration), ses bioferti- lisants et ses biostimulants connaissent un succès grandissant, en phase avec le développement d’une nouvelle agro- nomie et la nécessité de respecter l’envi- ronnement. Si l’évolution des mentalités était perceptible avant la pandémie, elle s’est accélérée depuis.
Quels sont vos projets dans le secteur de la cosmétique ?
L.Y.B. : Nous allons continuer à lancer de nouveaux actifs et de travailler sur des axes de recherche stratégiques, comme le microbiote. Le confinement nous a permis de prendre du recul sur nos acti- vités et de réfléchir sur la stratégie que nous souhaitons mener à l’avenir.
Quelle est cette stratégie ?
L.Y.B. : Nous comptons poursuivre notre développement, même si nous devrions réaliser en 2020 un résultat comparable à celui de 2019. Cette stratégie s’est illustrée en début d’année par l’acquisition de la moitié du capital de la société portugaise Allmicroalgae, renforçant notre société Greensea. Nous sommes aujourd’hui le n°1 européen de la production et de la transformation des microalgues. Cette acquisition vise à renforcer notre présence sur le marché de la nutrition. Une équipe dédiée va être constituée.
Et concernant votre développement à l’international ?
L.Y.B. : Nous possédons des filiales en Allemagne, aux États-Unis et au Brésil, où nous souhaitons nous développer plus encore. Nous voulons à présent accroître notre présence en Asie. L’ouverture d’une filiale est en prépara- tion, pour une inauguration à la de fin 2020 ou en début 2021. Il est difficile de faire des prévisions… Mais tel est notre cap !