2019 : l’an vert du salon Luxe Pack

PCR, ces trois initiales ont animé la 32e édition de Luxe Pack 2019. PCR pour Post Consumer Recycled –matières issues du recyclage – qui était sans surprise l’invité du salon. Les emballages éco-conçus sortent des cartons.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres. Quand certains plastiques sont personæ non gratæ, le verre y trouve son compte. Les verriers jusqu’alors très centrés sur la production de flacons pour le parfum se préparent à accroître leur production de pots et de flacons pour le soin.

Bormioli Luigi « va réorienter la capacité de production de l’usine espagnole – ex-unité de Bormioli Rocco repris en 2017 – sur de nouveaux marchés, annonce Federico Montali, Marketing & Business Development Bormioli Luigi. Aujourd’hui, nous équipons l’unité espagnole pour qu’elle sorte des pots cosmétiques courant 2020. Le marché se fait surtout dans la parfumerie et le soin qui bascule vers le verre. Dans notre unité de Parme en Italie, nous venons de terminer la réfection de notre deuxième four électrique. » Le verre n’échappe pas non plus à la vague green. Le verrier proposera l’année prochaine des verres contenant 10 % de matières PCR et 20 % en 2021 contre 5 % aujourd’hui.

Chez Stoelzle, la reconstruction d’un four, l’année prochaine, permettra de passer de 70 tonnes à 100 tonnes de verre et l’ajout d’une cinquième ligne de production à 10 sections double-gob augmentera les capacités de 30 %. Le groupe souhaite développer son offre pour les cosmétiques de luxe (20 % de son activité actuellement), parallèlement à celle des flacons de parfums. Stölzle Glass Group présente déjà des verres avec des taux de PCR allant de 5 % à 40 %. Concilier esthétisme, image de luxe et recyclabilité est tout l’enjeu des fournisseurs, pas seulement des verriers.

Coverpla (C.A. 2018 : 17 M€), en association avec Bormioli Luigi, remettait en avant le verre allégé du flacon standard écoresponsable : Verdi. Quand habituellement un 100 ml contient 200 g de verre, Verdi en compte deux fois moins, soit 100 g. Il est également équipé d’un col à vis standard pour que le consommateur puisse remplir son flacon de parfum.

ID Scent, en partenariat avec Takasago qui a fourni la fragrance, a imaginé un nouvel échantillon. Scentouch est une carte en papier recyclable, personnalisable à l’image du parfum et de la marque dans laquelle est glissée un applicateur en papier pré imprégnée de la fragrance. À l’intérieur de la carte, le parfum est préservé de façon durable. Il peut donc être senti plusieurs fois sur l’applicateur ou en le frottant sur la peau. Scentouch peut-être distribué dans les points de vente, être inséré dans les magazines ou envoyé par courrier sans nécessiter de suremballage particulier.

G.Pivaudran planche sur de l’alu recyclé. « Nous avons surtout réalisé des essais de rendus esthétiques. Il est plus facile d’avoir un rendu correct sur de l’alu mat contenant 15 % d’alu recyclé que sur de l’alu brillant également avec 15 % de recyclé », précise Marc Pivaudran, président. L’entreprise s’apprête maintenant à tester l’emboutissage profond de pièces en aluminium recyclé. « Il faut voir si l’aluminium recyclé s’étire aussi facilement que l’aluminium. Si ce n’est pas le cas, la pièce risque de casser », signale Hervé Delaigue, directeur commercial et développement. Autre projet : G Pivaudran va, dès l’année prochaine, remplacer une ligne d’anodisation par une nouvelle ayant une capacité de 180 barres par jour (contre 100 actuellement). Coût de l’investissement : 5 à 6 M€. « Cette augmentation de capacité d’anodisation de pièces nous permettra de nous positionner sur les lancements de blockbusters désormais livrés simultanément dans tous les pays du monde. Auparavant, les mises sur le marché de grands parfums étaient souvent étalées sur plusieurs mois. Ce qui nous permettait, nous fournisseur, d’échelonner la production », explique Marc Pivaudran.

Berry, le groupe américain qui a repris RPC Bramlage présentait en plus de ces packs éco-responsable lancés il y a quatre ans, une nouvelle o“re de capots et de dispensings répondant aux critères de la norme européenne ISTA 6 sur les emballages destinés au e-commerce. Parmi les changements : la structure chimique de la matière a«n de mieux absorber les chocs lors du transport.

PRP Création favorise les matières green pour ses capots, réducteurs et flacons. Le capot Sulapac, 100 % biodégradable, est composé de copeaux de bois et de liants naturels; TRéVA est issu à 70 % de sources renouvelables comme un tiers de déchets ménagers et 2/3 de cellulose. Les flacons sont en PET issu du recyclage ou biosourcé (canne à sucre).

Aptar Beauty+Home sort Star Drop, premier produit né de la collaboration avec le make-up artist, Fred Farrugia. Il s’agit d’un système de distribution doté d’une valve permettant un dosage très précis, goutte après goutte notamment de fond de teint. Ce dernier devant plus que jamais garantir un «ni modulable sans e“et de matière, sa texture se fait de plus en plus fine. Le dispensing Star Drop possède deux brevets : le premier pour sa base coupe flux, le second pour l’extrémité dessinée restituant une belle goutte. Star Drop est dévissable permettant une réutilisation; le flacon en PP est recyclable.

Geka customise le mascara avec Polymorphe. La flaconnette intérieure standard de forme ronde s’utilise en combinaison avec des coques extérieures en métal. La plupart des brosses de Geka s’adaptent à cette o“re modulable.

Superga Beauty (union de Manifesto Factory et de BPS), spécialiste de l’objet promotionnel, du full service et de la production de soins, parfums, lance des sacs et trousses en rPET issu du recyclage de bouteilles en plastique ou réalisées avec des chutes de cuir réagglomérées avec du caoutchouc naturel et imprimée avec de l’encre végétale. Des trousses peuvent aussi être conçues à partir de «fibres de cellulose (pâte de bois et papier recyclé). La société qui a déménagé et agrandi son usine d’Arras (plus de 10 000 m² désormais ; treize lignes de remplissage et de co-packaging) accueillera courant 2020 une unité de fabrication pour le soin. « Avec la croissance du marché du luxe en Asie notamment en Chine et la forte demande de produits made in France, nous sommes passés de la sous-traitance à un véritable partenariat avec les marques de beauté, déclare Leslie Bréau Meniger, directrice générale Superga Beauty. Dans nos usines, nous avons maintenant des lignes entières dédiées à certaines marques. Nous avons investi dans des machines techniques aux mêmes normes que celles que peuvent avoir les marques. Nous répondons aussi de plus en plus à la demande d’indie brands avec une ligne pour les petites séries. Nous venons de recruter une personne chargée du développement du full service. »

Arcade Beauty signe Touch & Smell, une carte à parfum décorée dont il su²t de gratter le dessin ou le logo de la marque pour libérer une à une les notes olfactives. Autre solution pour découvrir la fragrance : un mini-poudrier doté d’un tamis enfermant des billes naturelles (bois, cellulose, gomme arabique) parfumées, ou encore un Burning Paper parfumé personnalisable.

Kurz décline sa gamme de «lms Light Line jusqu’alors disponible pour des étuis et étiquettes, autour des capots ou des pots cosmétiques, des flaconnettes de mascaras pour des effets holographiques, brillants et/ou colorés.

Eastman a mis au point une deuxième génération de thermoplastique Treva Engineering Bioplastic. Il contient toujours 48 % de base de cellulose issue d’arbres de «filières durables et en plus, 23,5 % de matière recyclée.

MR s’engage dans son programme One Week à fabriquer et à livrer des maquettes d’étuis en une semaine. Spécialisée dans les maquettes en 3D initialement pour les petites séries, la société désormais dans le giron du groupe Diam a investi pour monter sa capacité de fabrication jusqu’à 50 000 pièces.

Maryline Le Theuf, à Monaco

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